Nous rencontrons souvent une mauvaise compréhension de l’honneur au travers d’une mauvaise compréhension de l’humilité. Beaucoup confondent honorer et se rabaisser, ce qu’ils considèrent comme de l’humilité.

L’humilité ne signifie pas penser moins de soi. C’est simplement penser moins à soi

Humilité et aimer son prochain comme soi-même.

Jésus ne nous a jamais demandé de nous rabaisser. Au contraire, Il nous a demandé de traiter les autres comme nous aimerions être traités et même plus, comme nous nous traitons nous-même !

Comment pourrions-nous relever sainement les compétences de quelqu’un si nous ne voyons pas les nôtres ? Comment céder sa place à un autre, si cette place n’a pas de valeur ? Quelle valeur a ce don, si nous n’avons pas la valeur d’occuper cette place ?

Comment se mettre au service du ministère d’un autre, si nous ne nous considérons pas comme compétents ?

L’amour que nous donnons à un autre prend sa valeur dans sa source : nous-mêmes et Jésus Christ qui habite en nous.

Deux manières d’être en relation

Il y a globalement deux façons d’être en relation avec les autres dans ce monde. Nous considérer soit comme supérieurs, soit comme inférieurs.

Aucune de ces positions relationnelles n’est générée par l’humilité.

La supériorité provient du besoin de dominer, qui est une façon de gérer les craintes relationnelles. C’est une manière d’éviter de rencontrer l’autre tel qu’il est vraiment. Cette domination peut prendre deux visages : le besoin d’aider à tout prix, même sans demande de la part de l’autre, afin de se sentir utile ou même d’exister ou le besoin de rabaisser l’autre, afin d’assurer sa position et de calmer ainsi sa crainte intérieure.

L’infériorité provient aussi d’une incapacité à se voir à sa juste valeur dans les relations avec les autres. Elle est une façon de ne pas assumer sa place par crainte de devoir prendre ses responsabilités.

Jésus le plus humble

Jésus était certainement le plus humble des hommes que cette terre n’ait jamais portés. Et pourtant Il n’a pas hésité de dire de Lui qu’Il était le Pain Vivant, le Fils de Dieu, que celui qui boirait l’eau qu’Il donnerait n’aurait plus jamais soif, qu’Il donnerait du repos à ceux qui viendraient à Lui fatigués et chargés, etc.

Jésus n’avait aucun doute sur Sa valeur, Son ministère et le fait qu’Il était unique. Et pourtant il s’est abaissé jusqu’à la mort de la croix.

Il a même clairement dit que le Saint-Esprit était meilleur que Lui pour répondre aux besoins à venir de Ses disciples. Il leur a confié les clefs de son église ainsi que la suite de la mission de faire des nations des disciples et de communiquer à ce monde le plus important : Son amour et Son œuvre de salut.

La fausse humilité empêche d’honorer

La fausse humilité est une attitude qui centre notre attention et nos pensées sur nos propres manques et nos faiblesses et qui nous prive d’être reconnaissants pour tout ce que nous sommes et ce que nous avons.

La fausse humilité croit faire de la place à l’autre, alors qu’en réalité elle le laisse face à un vide, celui de notre insignifiance. Elle ne permet pas d’aimer l’autre comme soi-même, car la personne faussement humble ne se prend pas correctement en considération. En fait, elle aime l’autre à la place de s’aimer elle-même.

Ainsi, la personne faussement humble, qui se dévalorise, qui pense qu’elle n’a pas de valeur, offre à l’autre un amour qui n’a pas de fondement consistant. La base de cet amour est tellement réduite, comme est réduite la valeur de la personne, qu’il ne reste finalement qu’un amour sans grande valeur ni fondement solide.

Une personne qui se dévalorise est donc en difficulté pour honorer les autres, l’honneur nécessitant justement un fondement solide en soi-même pour être vécu et donné librement.

Illustrons ceci : Quand une personne qui a beaucoup de valeur pour nous, que nous admirons beaucoup, nous donne un compliment, celui-ci nous touche davantage que quand le même compliment nous est donné par quelqu’un que nous valorisons peu et en qui nous reconnaissons peu de talents. Il en va de même quand il s’agit de nous-mêmes. Si nous pensons que nous avons de la compétence et du talent, nos compliments sont plus forts que si nous avons du mépris pour nous-mêmes.

La vraie humilité favorise l’honneur

Si nous avons déjà une certaine estime de nous, que nous nous considérons à une certaine « hauteur » et que nous considérons les autres comme supérieurs à nous, nous les élevons plus que si nous nous considérons tout « en bas » en nous dévalorisant. Pour le dire avec une image très simple, escalader une échelle de vingt marches nous permet d’aller plus haut qu’un escabeau de trois marches.

Dieu nous a conçus, voulus et créés. Nous avons donc de la valeur. Plus nous en aurons conscience l’accepterons, plus nous élèverons les autres en les considérant comme supérieurs à nous-mêmes.

  • La vraie humilité est une attitude qui permet de se laisser reprendre et enseigner, ce qui donne beaucoup de valeur à ceux à qui nous avons donné le droit de parler dans nos vies et/ou qui nous enseignent.
  • La vraie humilité c’est aussi, dans une position d’autorité, d’être capable d’entendre et de prendre en compte ce que dit une personne dans une position subalterne. Elle est attentive à tous.
  • La vraie humilité accepte le risque de se laisser toucher émotionnellement et de se remettre en question, elle permet de mettre en place des changements.
  • La personne vraiment humble reconnaît ses besoins, elle est capable de faire des demandes, ce qui est encore une façon d’honorer ceux à qui elle s’adresse en reconnaissant la valeur de leur présence et la nécessité de ne pas être seule devant telle ou telle situation. Elle voit et elle manifeste que ceux à qui elle fait appel ont des compétences pour l’aider.
  • La vraie humilité est reconnaissante envers Dieu et envers les autres.
  • La personne vraiment humble sait travailler en équipe et faire de la place aux autres, mais aussi prendre la sienne dans l’œuvre commune.
  • La vraie humilité se décentre de soi pour se centrer sur l’autre, l’écouter, lui donner sa place et même plus. Elle ne se sent pas menacée, mais elle se réjouit quand un autre progresse et se développe, au risque même de se faire dépasser.

Conclusion

Pour honorer puissamment et aider l’autre à réaliser son potentiel, il est nécessaire d’être soi-même au clair sur sa propre valeur, sur ses talents et compétences. Si nos plafonds sont le plancher sur lesquels les autres progressent, il est bon que nos plafonds soient hauts et solides.

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