La sagesse de Dieu n’est pas celle des hommes et réciproquement et nous sommes appelés à la folie aux yeux des hommes.

Si quelqu’un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage. Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu (1Co 3,18-19)

C’est un des encouragements bibliques parmi les plus difficiles, car il touche à l’un de nos besoins fondamentaux.

Le besoin d’appartenance ou de conformité

A moins d’être une personne particulièrement asociale, faire partie du groupe, être considéré et reconnu dans le groupe est un de nos besoins fondamentaux. Pour cela, le réflexe normal consiste à se conformer au groupe, c’est-à-dire littéralement prendre la forme du groupe, le groupe pouvant être n’importe quelle entité sociale : famille, travail, club, voisinage, etc.

Les groupes humains reconnaissent généralement comme sagesse ce qui est acceptable pour eux, soit en conformité, soit en les remettant en question sans risquer de toucher la cohésion du groupe.

En effet, les groupes humains ont une culture qui leur est propre qui aide leurs membres à filtrer ce qui est acceptable ou non, ce qui est « sage » selon leurs critères. C’est ce qui donne aux groupes humains une « forme » à laquelle il faut se conformer pour en faire partie. Et c’est une bonne chose pour la cohérence sociale et pour le vivre ensemble, mais cela rend difficile un positionnement non conforme.

La société se donne par ailleurs quelques soupapes de non-conformité, en particulier en laissant quelques artistes s’exprimer en marge avec une forme de tolérance de bon ton. C’est beaucoup moins évident quand il s’agit de positionnement politique, par exemple, ou de dire clairement l’évangile de Jésus Christ.

Rupture sociale

Endosser la sagesse de Dieu, qui est folie pour ce monde, nous entraîne donc dans un grand risque de rupture sociale et donc de nous faire perdre notre appartenance en perdant notre conformité. Dès lors, c’est une forme de solitude qui guette.

Pour illustration, parler de la bonté de Dieu autour d’un apéritif va instantanément lever des objections « bien pensées » et, pire, parler du besoin de réconciliation avec Dieu en Jésus Christ et de la nécessité de la croix risque bien de vous placer dans le rejet ou la moquerie.

L’église comme lieu martyr

Il est alors possible que les « exclus », ceux que la société ne comprend pas et dont elle rejette « la folie » se réfugient entre eux, en église, dans une attitude de repli. L’église devient alors un lieu pour vivre socialement le rejet, mais intérieurement une forme de supériorité : « Nous » avons raisons et « ils » ne comprennent rien !

Que vient faire la Culture de l’Honneur dans ce problème ?

C’est une culture qui offre non pas un lieu refuge pour se cacher, mais un lieu d’encouragement pour grandir.

Un groupe qui vit la culture de l’honneur offre une base solide de relations saines (voir nos articles sur les personnes puissantes) qui offre de la sécurité et qui permet de vivre, à l’extérieur du groupe, les mêmes relations saines, sans avoir besoin d’être conforme.

Elle permet de voir les autres dans leur différence sans avoir besoin ni de se retirer, ni de se conformer.

L’église qui vit cette culture offre trois trésors :

  • La sécurité d’un lieu qui encourage, même quand je suis dans l’échec, en l’occurrence l’échec relationnel, sans comparaison et sans compétition.
  • Un lieu d’apprentissage de relations saines et d’acceptation de la différence entre moi et les autres et du non jugement.
  • Un lieu d’affermissement de mon identité en Christ qui me permet de ne plus dépendre de l’acceptation des autres et de devenir suffisamment mature pour ne pas être déstabilisé quand les autres me considèrent comme « fou ».

Conclusion

Nous sommes appelés à être fou aux yeux du monde, mais pas de faire de cette différence un prétexte pour nous retirer du monde dans la fuite ou dans l’orgueil.

Il est bon d’avoir un lieu qui nous aide à rester droit dans nos relations avec les autres en nous encourageant à vivre en toutes circonstances des relations saines.

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