Plusieurs situations plus ou moins récentes nous ont amenés à écrire cet article. Que faire ou ne pas faire quand nous sommes pris à parti dans un conflit, ou même quand notre avis est simplement sollicité ?

Il est fréquent que des personnes qui vivent un conflit cherche des conseils ou un soutien en dehors des parties impliquées de près ou de loin. C’est un des stades du développement du conflit que de voir ses acteurs chercher à « clanifier », c’est-à-dire à trouver des personnes qui vont prendre parti en leur faveur. Elles vont le faire si possible en se tournant vers des autorités reconnues ou des personnes qui ont une certaine influence autour d’elles.

Montrer de l’empathie

Les personnes impliquées dans un conflit vivent de réelles souffrances. Il est donc important d’accueillir cette souffrance, de l’écouter et de la quittancer. Refléter et reformuler sont des bonnes attitudes, ainsi que de favoriser l’échange :

« Dis m’en un peu plus ! »

« En quoi cela te touche-t-il ? »

« Quel est le problème pour toi ? »

Ne pas donner de conseil

Une situation conflictuelle est toujours plus complexe que ce qui nous est partagé par l’une des parties. Ainsi, nous n’avons qu’une connaissance partielle de la situation et de ses enjeux. Donner un conseil peut envenimer la situation ou mettre en difficulté le travail de ceux qui sont impliqués pour accompagner ce conflit.

Ne pas prendre parti

Le but indirect souvent recherché par les personnes en conflit est d’avoir des personnes « qui sont bien d’accord avec elles ». Ceci n’aide en rien l’évolution du conflit ! Bien au contraire, cela contribue à durcir les positions et met en échec les solutions qui sont recherchées.

Prendre parti revient souvent à « diaboliser » les autres, ce qui fait perdre de vue les enjeux et les possibilités de solutions qui prennent en compte l’ensemble de la situation.

Il faut savoir

Souvent, au cours du traitement du conflit, une clause de confidentialité est demandée aux parties, justement pour éviter la formation de clans et que le conflit ne s’étende, par exemple, dans l’église ou l’œuvre concernée. Il arrive trop souvent que cette clause ne soit pas respectée par une des parties qui cherche des partisans, causant ainsi du tort (commérages, accusations, rejet etc.) à la partie qui, en se taisant, reste loyale au processus de gestion du conflit mis en place.

Voici une position qui honnore la personne

Lorsqu’une personne vient nous parler d’une situation de conflit qu’elle est en train de vivre, il est bon de lui rappeler que nous choisissons de n’être ni juge, ni arbitre et que nous ne prendrons pas parti. Nous pouvons lui préciser que nous sommes d’accord d’accueillir sa souffrance, de compatir à cette souffrance, mais sans que cela signifie que nous sommes d’un côté ou de l’autre. Compte tenu de ces éléments, nous pouvons aussi demander ce que cette personne attend de nous. Nous pourrons alors considérer cette attente et voir si nous sommes en mesure d’y répondre ou pas.

Nous pouvons aussi être plus intentionnels et lui demander en quoi nous pouvons l’encourager à amener sa contribution à la solution du conflit ou quel est son besoin dans cette situation difficile.

Cela aide la personne à clarifier sa position et donc aussi la nôtre.

Si vous voulez vous impliquer davantage, par exemple dans un rôle de médiateur, prenez alors la peine de vérifier s’il y a déjà une telle démarche en cours et contactez les personnes engagées pour voir en quoi vous pouvez ou non leur être utile.

Conclusion

Cela demande une bonne maîtrise de soi de ne pas plonger dans le conflit, mais de rester simplement « au bord », comme une oreille écoutante capable d’accueillir la souffrance sans prendre parti ou donner des conseils. C’est une forme d’humilité. C’est croire que nous ne sommes pas indispensables et respecter le fait que nous ne sommes pas mandatés pour être une sorte d’arbitre.

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