Honorer tout le monde ne veut pas dire donner à tous le même accès à mes ressources.

Quatre choses que je ne donnerai pas à tout le monde

La Bible nous demande d’honorer tout le monde (1 Pierre 2,17). Cela signifie-t-il que nous devions traiter tout le monde de la même manière ?

Oui dans le sens de voir en chacun l’or qui est en lui. De le considérer comme quelqu’un qui a de l’importance et de le traiter comme tel. De chercher à l’élever dans la considération que j’ai pour lui. De chercher à le comprendre. De l’encourager dans ses compétences, dans son être et dans son travail.

Non dans le sens de donner à tout le monde le même degré d’intimité, le même accès à mes ressources et à mon coeur (mes biens, mon temps, mes émotions, mes pensées). C’est ce point que nous voulons traiter dans cet article.

Nous sommes des êtres de relation, à l’image de la Trinité. Mais le degré d’intimité dans la relation que nous offrons ou acceptons n’est pas le même pour tous et de la part de tous.

Il est important de rappeler, même si cela paraît évident, que nous sommes le point central de nos cercles d’intimité. Si nous ne savons pas qui nous sommes, ce que nous croyons, pensons, ressentons, possédons, etc. il sera difficile, voire impossible, de définir les niveaux relationnels que nous désirons établir avec telle ou telle personne, ni d’être dans une relation d’honneur réciproque.

Il nous faut donc commencer par soigner la relation avec Celui qui nous révèle qui nous sommes et qui nous appelle à être responsable de notre propre vie. Cette relation prime sur toutes les autres.

Il est normal de ne pas donner à tous le même accès à mes biens.

Si je ne sais pas qu’un objet m’appartient, il sera difficile de le prêter ou de le donner.

Sans notion de propriété, il n’y a pas de possibilité de générosité. Posséder signifie être responsable de la gestion de mes biens.

Mais nous n’allons pas pouvoir donner à tous de façon équivalente ! D’abord parce que ce que nous possédons n’est pas illimité et ensuite parce que nous ne sommes pas responsables de sauver le monde entier. Nous sommes donc confrontés à la question de la gestion de nos biens et de la générosité. Nous allons définir des cercles concentriques en fonction de nos décisions de prêter ou de donner à telle personne.

Prêter, c’est permettre à quelqu’un d’entrer en partie dans mes affaires, dans ce qui m’appartient et donc dans mon intimité.

Donner, c’est offrir à quelqu’un un bout de moi-même.

Il est normal de ne pas donner à tous le même accès à mon temps.

Si je ne sais pas que mon temps m’appartient, il sera peut-être facile de laisser les autres le prendre, mais pas de le donner, ni de définir dans quelle mesure le donner.

Nous vivons ceci dans la partie relation d’aide de notre ministère. Impossible de donner à chacun notre temps sans compter. Nous serions bien vite à cours de ressources ! De plus, nos proches, privés de notre présence, finiraient par ne plus être si proches !

Il en va de même dans mes amitiés. Certains ont un accès plus important à mon temps que d’autres. C’est ma responsabilité de prendre ces décisions.

Il est donc nécessaire de définir là aussi des cercles concentriques en fonction de notre décision de donner de notre temps, même si cela génère une forme d’inégalité.

Il est normal de ne pas donner à tous le même accès à mes émotions.

Si je n’ai pas de limite à mon âme pour comprendre que mes émotions m’appartiennent et que j’en suis responsable, je risque soit de me fermer complètement, soit de m’ouvrir à tous sans limite.

Je ne peux pas donner le même accès à mon intimité émotionnel à tous. Ce ne serait pas correct et même dangereux. En fonction du degré d’intimité, cet accès varie fortement.

Mon âme n’est pas un terrain vague offert à chacun.

Mes proches ont un accès plus direct à mes émotions que les personnes que je côtoie par ailleurs.

Il est normal de ne pas donner à tous le même accès à mes pensées.

Si je ne sais pas ce que sont mes pensées ou mes opinions, il sera difficile d’écouter attentivement pour les comprendre des pensées ou des opinions différentes des miennes.

De plus, je ne vais pas communiquer mes opinions à tous de la même façon. Elles font partie de ma personne et de mon intimité et il est normal qu’un cercle restreint de personnes ait accès plus intimement à mes pensées que d’autres.

Livrer ses pensées, ses réflexions sur tel ou tel sujet demande de la confiance et une relation bien établie.

Conclusion

Il ne faut pas confondre honorer tout le monde et s’ouvrir ou se laisser envahir par tout le monde.

Etablir des limites et définir nos cercles de relation contribue à faire de nous des personnes puissantes (voir nos articles sur ce sujet).

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