Une des caractéristiques du Royaume de Dieu qui se différencie de celles de ce monde se voit dans les modalités d’héritage. Si dans notre monde, il faut globalement le décès du testateur pour que l’héritier entre en jouissance de son héritage, il n’en va pas de même dans le Royaume de Dieu. Nous héritons du vivant du testateur.

Que mon plafond soit ton plancher

Si nous voulons la multiplication de l’impact des chrétiens sur ce monde, il est absolument nécessaire que chaque génération n’ait pas à tout recommencer à zéro, puis à attendre patiemment que les « anciens » leur fassent de la place dans le meilleur des cas ou disparaissent tout simplement. Il nous faut apprendre à élever les suivants pour qu’ils puissent s’appuyer sur ce que nous avons construit, pour qu’ils puissent aller plus loin que nous.

L’encouragement, la transmission, le lâcher prise, fait partie de l’apprentissage honorant des générations plus anciennes envers les suivantes.

Offrir nos plafonds et travailler à leurs solidités fait partie du geste du legs que nous devons apprendre.

Cela signifie-t-il que les générations suivantes n’ont pas d’apprentissage à faire ?

Nous voyons parfois de jeunes chrétiens qui, forts de l’adage plafond-plancher, pensent qu’ils peuvent faire l’économie de l’apprentissage de l’articulation au corps du Christ et foncer seuls dans des actions magnifiques, certes, mais qui les détachent finalement du corps du Christ vu comme un frein à leur élan.

Les jeunes perdent alors la notion de membres et on se retrouve avec des individualités, qui sans le vouloir, génèrent de la compétition et de l’insécurité.

Les générations anciennes doivent apprendre, comme dit plus haut, la transmission de leur vivant, encourageant et libérant les plus jeunes sans crainte d’être dépassés : libérer leur héritage de leur vivant !

Les générations nouvelles ont aussi un apprentissage : vivre leur héritage du vivant des testateurs ! Et ce n’est pas naturel.

La parabole des deux fils nous enseigne.

Aucun des deux ne fait juste. Le cadet veut son indépendance et arrache son héritage pour quitter sa famille. L’aîné n’a pas compris que son héritage est à sa disposition déjà maintenant.

Ce que le père offre à chacun finalement, c’est de vivre ensemble avec ses deux fils la richesse commune. Ce que les deux fils doivent apprendre, c’est aussi à vivre ensemble la richesse commune.

Quel est cet apprentissage pour chacun ?

Les pères doivent apprendre à faire grandir les fils pour qu’ils deviennent des pères et non des super-fils pour le restant de leur vie.

Les fils doivent apprendre leur filialité et le service qui va avec, mais pas dans la rébellion ou le silence amer. Pour devenir un père, il faut savoir être un fils et vivre aussi avec des frères.

Conclusion

L’honneur mal compris peut faire croire que ces apprentissages ne sont plus nécessaires, alors que justement ces apprentissages ne sont possibles qu’au travers de relations d’honneur.

Pour les pères, honorer c’est faire confiance et favoriser la croissance des fils, sans crainte d’être dépassé et les voir marcher sur leurs plafonds.

Pour les fils, honorer c’est apprendre à servir en reconnaissant l’oeuvre des pères, dans une atmosphère de croissance qui mène à marcher sur le plafond des anciens.

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