Depuis quelques jours, nous sommes accablés de nouvelles relatant les agissements de terroristes qui, au nom d’une religion ou d’une idéologie, n’hésitent pas à tuer lâchement des personnes innocentes. Ils sont remplis de haine et de méchanceté, leur système de pensée est totalement obscurci par l’endoctrinement de leaders qui les conditionnent.

La foi chrétienne est mise à rude épreuve, tant il est difficile de suivre Jésus Christ dans de telles circonstances. Dans le monde chrétien, on entend des voix qui appellent à la dureté voire à la vengeance, proposant même de prendre les armes pour défendre les fondements de notre société et de la civilisation. D’autre voix, à l’opposé, s’élèvent pour prôner le principe de l’autre joue.

On peut se demander ce que signifie « honorer » dans un tel contexte ?

Vengeance ?

Il est vrai que la colère est légitime. Devant tant d’injustice, de souffrances infligées volontairement et sans aucun scrupule, devant le silence assourdissant des personnes qui embrasse la même religion et qui ne condamnent pas publiquement et fortement de tels actes, face aux rires et aux signes de victoire qui émaillent les réseaux sociaux, on peut se demander s’il ne serait pas temps de répondre par le même chemin à ceux qui se réjouissent de la mort de ceux qu’ils osent appeler « impies ».

Mais le texte biblique, là où se lit la Parole de Dieu, nous dit que la vengeance et la rétribution appartiennent à Dieu.

Ce n’est donc pas à nous de passer à l’action. Les Psaumes nous apprennent qu’il est possible de dire à Dieu notre colère et notre désir de voir Sa justice se manifester envers ceux qui massacrent les gens. Mais en aucun cas de nourrir ou de perpétrer un acte de vengeance.

Tendre l’autre joue ?

L’appel à tendre l’autre joue n’est pas un appel à se laisser tuer ou blesser. Ce serait une mauvaise lecture de ce passage et d’autres passages similaires.

Nous aimons la lecture intelligente qu’en font des théologiens mennonites quand ils mettent en avant subtilement l’appel à la dignité que recèlent ces textes en montrant que cet acte de tendre l’autre joue enjoint le tortionnaire à sortir de son mépris et de sa lâcheté.

« Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tend lui aussi l’autre joue ». La main gauche du Romain est occupée, soit par le port de la toge, soit par le port du bouclier ou du pilum. Frapper sur la joue droite demande donc de se servir du revers de la main droite. C’est donc un geste de mépris, que ce soit envers un inférieur ou non, signifiant à l’autre (momentanément ou pas) qu’il est considéré comme inférieur. Dans ce contexte, tendre l’autre joue est une façon active de garder sa dignité et de mettre en évidence (livrer en spectacle) la vile attitude se cachant derrière la gifle. Il ne s’agit donc pas, et de loin de se laisser piétiner, ni d’accepter le mépris ou l’indignité. (Les conflits, une école de l’amour, 2ème édition révisée et augmentée, Thierry et Monique Juvet, p 133)

Sortir de la naïveté : s’honorer soi-même

Il nous semble qu’il est juste et nécessaire de premièrement sortir de la naïveté et d’appréhender ces gestes lucidement. Ce sont les émergences d’un mouvement large et dangereux pour nos démocraties de la part de personnes qui n’hésitent pas à profiter d’un système afin de mieux le détruire ensuite. Le déni ne va pas permettre une réaction juste et proportionnée à ce grand danger.

Il nous faut prendre conscience de l’immense fossé qui sépare les principes et les valeurs de nos démocraties, aussi imparfaites soient-elles, des valeurs et des principes des systèmes qui sous-tendent de tels actes.

L’écart est tel qu’il y a incompatibilité ! Les valeurs fondamentales n’ont aucun point commun.

C’est déjà s’honorer soi-même et honorer nos valeurs que d’en prendre conscience.

Etat de droit : honorer ceux qui sont en charge du système

Nos pays fondent leur droit sur des valeurs telles que la vérité, le respect de la vie, le bien commun, le droit de croire et de penser librement, etc. Oh, encore une fois, nous ne sommes pas aveugles et nous savons bien les imperfections de nos systèmes.

Alors nous devons honorer nos systèmes et ceux qui sont chargés d’y exercer l’autorité que ce soit du côté des magistrats ou des forces de l’ordre ou encore du système judiciaire.

Si, lorsqu’un des pouvoirs prend une décision, il ne peut pas compter sur le soutient de ceux qu’il doit protéger, ne nous étonnons pas qu’il s’affaiblisse et n’ose même plus réagir correctement face à la menace terroriste ou même face à la provocation qui cherche sans cesse la faille pour contribuer à cet affaiblissement.

Combat spirituel : honorer Dieu

Mais encore plus que cela, nous savons bien qu’il s’agit d’un combat spirituel entre les forces du Dieu Trinitaire victorieux de la mort, et les forces du diable qui veulent répandre la mort et la destruction sur leur passage. Il y a là un appel à la prière.

Exercer l’autorité qui a été remise à Jésus au lendemain de sa résurrection et qu’il nous a déléguée revient à rendre honneur à Sa personne, Son œuvre et Son sacrifice pour nous sauver des liens de la mort.

Conclusion

Ainsi, devant le terrorisme qui cherche à détruire notre société, nous sommes appelés non pas à la vengeance, mais à nous honorer nous-mêmes en nous redressant et en sortant de la naïveté, honorer ceux qui sont en charge de la protection de notre société et finalement honorer Dieu en nous dressant spirituellement au Nom de Jésus face aux puissances diaboliques qui se cachent derrière de tels actes.

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