Il existe toute une panoplie de ressentis sur l’axe de la peur qui comprend la frayeur, le souci, l’inquiétude, en passant par l’anxiété, l’angoisse pour aller jusqu’à l’effroi, la terreur ou l’épouvante.

Les peurs fonctionnelles

Quand elle est fonctionnelle, la peur a son utilité. Elle nous permet de faire face à un danger ou une menace réels en réagissant de façon adéquate pour nous mettre à l’abri. Suivant la nature du danger, l’adrénaline libérée alors dans notre corps nous donnera une force démultipliée qui nous permettra de fuir ou au contraire, nous nous retrouverons comme tétanisés pour nous confondre dans le paysage et surtout ne pas nous faire remarquer.

Les peurs dysfonctionnelles

Cependant, de toutes nos émotions, la peur est celle qui est le plus fréquemment dysfonctionnelle. Elle n’a souvent pas lieu d’être. Elle distord les choses qui sont devant nous en nous les montrant comme gigantesques, tout en nous faisant croire que nous sommes minuscules et que Dieu est à peine plus grand que nous. C’est une des armes favorites du diable.

Si nos peurs phobiques (peur d’être enfermés, peur des araignées, d’être malade, de monter dans un avion ou un ascenseur, pour n’en citer que quelques-unes) peuvent être de sérieux handicapes, nos peurs relationnelles nous privent au quotidien de la liberté d’être qui nous sommes vraiment devant les autres.

Elles nous poussent à cacher une partie de la vérité qui nous habite et parfois même à jouer des rôles.

Accueillir les peurs.

Qu’elle soit fonctionnelle ou non, la peur nécessite d’être accueillie.

Prenons l’exemple d’un petit enfant qui hurle dans son lit, persuadé qu’il y a un monstre sous son lit. Il ne sert à rien de nous mettre en colère et d’essayer de le persuader que les monstres n’existent pas et que par conséquent il n’y en a aucun dans sa chambre. Non, nous allons au contraire le prendre dans nos bras pour le rassurer par notre présence et valider sa peur ; car si l’objet de sa peur n’a pas lieu d’être, sa peur, elle, est bel et bien réelle. Et surtout nous allons allumer la lumière, peut-être même le prendre par la main pour qu’il vérifie après nous qu’il n’y a rien de méchant sous son lit.

Ce schéma est également valable pour réagir dans l’honneur aux peurs de nos proches, comme aussi aux nôtres.

  • Rassurer par notre présence, rassurer ce qui est craintif et vulnérable en nous, nous souvenir que nous avons des ressources
  • Accueillir et valider la peur, notre propre peur également, qu’elle soit irrationnelle ou fondée. Si le danger est réel, voir comment se mettre à l’abri.
  • Allumer la lumière dans la situation (pour rappel, la peur tend à déformer la réalité).

Il s’agit de vérifier les raisons d’avoir peur et d’amener de l’objectivité. Attention, il ne s’agit pas d’essayer de persuader. Nous pouvons poser des questions comme : dans quel lieu nous trouvons-nous ? Quelles sont les personnes présentes ? Qu’est-ce qui peut réellement nous arriver ? Quelles sont nos ressources etc. ?

Quand une peur revient encore et encore…

Les peurs qui reviennent fréquemment (peur des personnes en position d’autorité, peur de déranger, de prendre des responsabilités, d’être insuffisants, d’être abandonnés etc.) ont souvent leur origine dans le passé et se sont cristallisées à partir d’un ou plusieurs événements auxquels nous n’avons pas pu faire face sur le moment.

Travailler les peurs

Nous sommes responsables d’y travailler dans la présence de Dieu et si possible accompagné d’une personne de confiance.

  • Ne plus accepter la tyrannie de la peur et y renoncer
  • Nous demander s’il y a des raisons objectives et si c’est encore d’actualité d’avoir peur
  • Demander à Dieu (si nous ne le savons pas déjà) de nous révéler l’origine de cette peur et les personnes impliquées, pardonner à ces personnes et recevoir la libération et la guérison.
  • Demander à Dieu le courage de faire de nouvelles expériences et de faire un premier petit pas concret hors de cette peur.

L’amour parfait bannit la peur

Le meilleur remède à la peur dysfonctionnelle est encore l’amour ! L’amour que nous recevons de Dieu, directement ou à travers les autres.

Il nous permet de regarder l’autre non comme une menace ou un rival, mais comme une personne digne d’amour.

L’amour que nous avons reçu peut alors couler sur cette personne et nous éloigner de toute comparaison, crainte ou jalousie. C’est une attitude intérieure, c’est aussi cela l’honneur !

Conclusion

Comme le dit le chant : je ne suis plus esclave de la peur, je suis un enfant de Dieu.

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