Comme nous l’avons dit ici ( l’honneur, un mot à se réapproprier ), le mot « Honneur » a été tordu par l’ennemi qui a cherché à en faire une valeur détestable, alors que c’est une valeur du Royaume de Dieu.

Comment l’honneur mal compris ou bien compris influence-t-il nos attitudes en cas de conflits ?

Défendre son honneur

Au nom de l’honneur mal compris, on voit des conflits se durcir et des stratégies de vengeance se mettre en place. Celles-ci conduisent même parfois à de la violence, qu’elle soit verbale ou physique.

On veut laver son honneur et on met en place différentes stratégies :

Trouver des personnes qui sont « bien d’accord avec nous ».

Il s’agit de créer des clans ou des partis en fonction des points de vue.

L’illusion nous est alors donnée que le droit est de notre côté et que l’autre est dans son tort.

Ce genre de procédé sème la misère dans le corps du Christ et mène à la division, sans aucune gloire. C’est un travail de sape qui n’a rien à voir avec les valeurs du Royaume de Dieu.

Chercher un arbitrage, qui, bien entendu, nous donne raison.

C’est le meilleur moyen de dépenser son énergie pour crisper le conflit.

Avec un arbitrage, il y aura forcément un perdant et un gagnant puisqu’il s’agit de déployer les meilleurs arguments plutôt que de chercher à comprendre l’autre.

Il faut passer en revue les plus petits des faits qui sont considérés comme des offenses. De plus, en cherchant un arbitrage, on empêche les médiateurs éventuels de faire un travail correct, alors qu’au contraire, traverser le conflit aurait permis à chacun d’en ressortir grandi.

Chercher à éliminer l’autre.

« Quelle horreur ! Moi jamais ! » C’est la réaction habituelle quand nous signalons cette possibilité. Et pourtant, combien de fois avons-nous vu cette attitude se développer. La généralisation est un procédé très efficace pour éliminer « proprement » l’autre : Partir d’un conflit, d’une différence de point de vue précise, pour petit à petit en arriver à dire que la personne concernée est ou qu’elle n’est pas ceci ou cela est une manière de stigmatiser quelqu’un de façon à ce que plus personne ne puisse la voir différemment. Petit à petit on s’attaque à sa réputation.

Ce qui, dans la société est une manière de mettre quelqu’un à part, devient, dans l’église, une manière d’exclure l’autre et de l’éliminer.

Ensuite, on a toutes les bonnes raisons pour se séparer de la personne, avec plus ou moins de doigté.

Nous parlons bien ici d’évolution de conflit. Il ne faut pas confondre ce processus malsain avec un processus normal de séparation pour des raisons documentées, claires et précises.

L’honneur n’est pas une valeur à défendre

L’honneur est une attitude dont le sommet nous a été montré par Jésus lui-même. L’honneur, c’est être suffisamment au clair sur son identité, sa valeur et sa place en Dieu, de façon telle que ces éléments ne sont plus à défendre en cas de conflit.

Au contraire, c’est à partir de cette position solide qu’il sera possible de se demander quel est le point de vue de l’autre, d’essayer de le comprendre, d’exposer sereinement le sien aussi et de chercher avec l’autre une solution.

Ce processus n’aboutit pas toujours car la différence de point de vue peut être si irréductible qu’il n’est pas possible de trouver une conciliation et donc une solution satisfaisante pour chacun.

On cherchera alors une solution pour le bien commun, que ce soit une séparation ou la recherche d’un arbitrage sans volonté de gagner à tout prix, mais avec une ferme et noble intention de sortir de l’impasse que les deux partis ont créée. Il n’y aura plus un perdant et un gagnant, mais simplement deux personnes qui n’ont pas pu trouver de sortie à leur conflit et qui s’en remettent à une troisième pour cela.

Conclusion

En situation de conflit, honorer n’est donc pas alimenter sa propre défense, mais chercher avec l’autre une solution. Pour cela, notre regard sur l’autre doit voir en lui la personne intelligente, capable de collaborer avec nous sur un chemin de croissance. Ainsi, l’honneur n’est pas une affaire facile et superficielle, mais une valeur du Royaume qui nous est bien étrangère, mais qui peut s’acquérir par un renouvellement profond de notre intelligence.

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