Sur quels principes sont fondées nos relations ?

La réponse chrétienne du catéchisme de première année va être : « sur l’amour ! »

Mais en sommes-nous si sûrs ?

Si nous examinons nos cœurs sérieusement, nous devons constater que le principe « donnant – donnant » est quand même bien présent dans beaucoup de nos relations.

C’est le propre, par exemple, des relations « commerciales ». Par commerciales, nous entendons celles où un achat quelconque est en jeu, mais aussi celles où n’importe quelle transaction a lieu, celles où des échanges s’opèrent. Et en réfléchissant bien, c’est un des fondements de notre société.

Et si l’échange ne fonctionne plus ?

Lorsque je n’obtiens plus de quelqu’un ce que j’attends de lui, alors la relation va se distendre puis s’arrêter. Parfois juste naturellement, sans difficulté. Mais parfois aussi un processus nourri par la déception, l’incompréhension, la frustration ou encore le sentiment de trahison va malmener la relation au travers des processus de conflit avec toutes les possibilités de le voir empirer.

Et les relations s’arrêtent ou se brisent. Ceci n’est pas trop grave quand il s’agit juste d’un échange dont nous n’avons réciproquement plus besoin ou que nous pouvons renouer facilement ailleurs.

Sur quels principes sont fondées les relations dans le Royaume de Dieu ?

Bien que nous soyons « pollués » par le principe « donnant – donnant », nous arrivons à entrapercevoir que les relations dans le Ciel ne sont pas du tout fondées sur ce principe.

En effet, nous comprenons que Dieu a choisi d’avoir une relation avec nous en priorité et de nous donner tout sans rien attendre en retour.

C’est ce qu’on appelle en théologie la Grâce ! Ou la gratuité du salut. C’est ce qui nous permet de lui donner à notre tour l’entier de nos vies, sans en attendre le moindre mérite. En fait, le principe du Ciel n’est pas « donnant – donnant », mais « donner sans rien attendre en retour ». C’est en fait la définition de l’amour selon le cœur de Dieu.

Et dans l’église ?

Nous vivons des relations à deux couches : nous nous aimons les uns les autres, mais nos relations restent sous tendues par le principe « donnant – donnant » de ce monde.

Ainsi lorsque quelqu’un nous déçoit ou que ses intérêts deviennent opposés aux nôtres, bref lorsque nous n’obtenons plus ce que nous attendons de lui, la relation est compromise.

Nous ne pouvons bien entendu pas être en relation avec tout le monde de la même façon ou avec la même intensité. Il y a des cercles d’intimité. Mais qu’est-ce qui définit le degré relationnel que nous avons avec quelqu’un ? Est-ce l’intensité de l’échange « donnant – donnant » ? Si c’est le cas, nos cercles d’intimité vont beaucoup varier et la solidité des relations va sérieusement être compromise.

L’amour est un choix

Et ce choix n’est pas fondé sur la question « qu’est-ce que je peux obtenir de toi ? »

L’honneur est la mise en pratique de ce choix : la relation avant tout. Et ce choix ne dépend pas de l’autre, mais de nous.

On voit ce principe apparaître de nombreuses fois dans la Bible quand il nous est demandé, par exemple, de nous soumettre les uns aux autres ou de nous soumettre à nos autorités ou de nous aimer les uns les autres, etc.

Conclusion

Des relations fondées sur le choix d’honorer sont bien plus solides que celle fondées sur le principe « donnant – donnant ».

Chacun peut choisir à quel degré de proximité il veut être en relation, puisqu’il ne nous est pas possible d’être en lien de la même façon avec tout le monde.

Chacune de nos relations peut être une relation qui honore l’autre même si nous n’avons pas besoin l’un de l’autre ou si nous ne travaillons pas à la même vision.

Merci de mettre un petit pouce et de partager cet article si vous l’avez trouvé utile.